incubateur des arts vivants responsables
La Réenchanterie porte un programme de formation unique et innovant qui s’adresse à de futurs artistes-cadres du spectacle vivant. Il a pour but de leur apprendre à créer des spectacles et des événements dans une perspective responsable sur le plan social, environnemental et esthétique.
le projet
L'Incubateur des arts vivants responsables est un projet de centre de formation situé dans les Alpes-Maritimes. Il permettra à des artistes des arts vivants (théâtre, danse, cirque, marionnette, arts de la rue, performance, opéra, etc.) se destinant à des fonctions d’encadrement (mise en scène, chorégraphie, etc.) d'apprendre à créer dans une perspective de développement durable, en éveillant leur responsabilité sur les plans esthétique, social et environnemental. C'est un projet qui s'adresse en priorité à de jeunes et futurs artistes, sensibles à l'urgence sociale et climatique. Le but est de former les artistes d’aujourd’hui et de demain, afin de les mettre en capacité de faire émerger des solutions innovantes pour répondre aux problématiques de la transition, grâce à une collaboration avec les publics auxquels ils s'adressent. A terme, La Réenchanterie a vocation à devenir un centre de ressources de référence dans la conduite du changement dans le secteur des arts vivants.
Le programme pédagogique s’articule autour de deux axes majeurs que sont l’expérimentation et le partage.
Expérimentation
Les formations proposées à La Réenchanterie s’appuient sur une démarche de pédagogie active, dans laquelle les apprenants sont acteurs de leur formation. A ce titre, le programme s’appuie sur une pédagogie de projet collaborative, permettant le développement de savoirs expérientiels. Au cœur du projet pédagogique se pose donc un axe transversal à l’ensemble des modules de formation, fondé sur l’expérimentation de propositions artistiques collectives transdisciplinaires.
Concrètement, cela se traduit par la mise en œuvre de créations collectives chaque année et pour chaque promotion. Tout ou partie des créations mises en œuvre par les groupes d’apprenants répondent à un besoin diagnostiqué avec les publics partenaires du projet (collectivités locales, territoriales, entreprises, associations, etc.).
Dans ce cadre, la posture des formateurs de La Réenchanterie est celle de facilitateurs. De même, la posture des apprenants est celle d’artistes-chercheurs. Le rôle des formateurs est donc d’accompagner la démarche des participants et de les guider dans leurs apprentissages. Ils mettent à leur disposition des outils leur permettant de générer leur propre approche, afin de baser le développement de leurs savoirs et compétences sur l’investigation et la démarche expérientielle. A ce titre, les formateurs de La Réenchanterie sont des spécialistes de leur domaine (enseignants, chercheurs), mais aussi et en majorité des professionnels de terrain (directeurs de structures de création, chargés de production, comptables, etc.), eux-mêmes porteurs de savoirs riches et pertinents.
Partage
Une pédagogie active
Pour le domaine des arts vivants en général et dans une démarche responsable en particulier, nous sommes convaincus de l’absolue nécessité de s’appuyer sur l’intelligence collective pour permettre les apprentissages et le déploiement des compétences de chacun. Loin de modèles ascendants, l’ensemble des apprentissages s’organise autour de l’échange de connaissances entre pairs et de la participation active de chacun. Dans ce sens, les formats retenus pour l’organisation des cours comme des sessions d’évaluation sont des rencontres avec des spécialistes comme avec les publics, des tables-rondes, des ateliers de réflexion, des jeux collectifs, etc. : en somme, toutes les modalités permettant aux apprenants d’être pleinement investis dans la construction de leurs compétences. Les actions de co-construction des œuvres avec les publics sont, bien entendu, au cœur de la mise en partage et du travail sur des situations de création d’œuvres vivantes, comme levier d’apprentissage.
Afin de relayer ces actions pédagogiques, nous prévoyons également à l’issue des trois premières années d’activité, la création d’un centre de documentation et de ressources, destiné à nourrir les initiatives portées par les artistes et les formateurs de La Réenchanterie.
Un déploiement à la fois hyper-local et international
Le déploiement du programme pédagogique est pluridisciplinaire, trans-sectoriel et international, dans une perspective « glocale » : il s’agit de repenser les cadres de la diffusion des œuvres, ainsi que les modalités esthétiques, en mettant en œuvre une réflexion sur la relation entre l’échelle mondiale et l’échelle hyper-locale, dans les processus de création et de partage. Si, aujourd’hui, le secteur des arts vivants est fondamentalement teinté par les dynamiques liées aux jeux d’influences inter et transculturels, il nous semble nécessaire de questionner la manière dont ceux-ci se traduisent aujourd’hui vis-à-vis des publics d’une part, et des modalités d’échanges et d’organisation de la diffusion des œuvres, d’autre part. Se pose également la question de la forme et la manière dont elle trouve écho auprès des spectateurs destinataires. Il s’agit donc pour les apprenants de mobiliser leurs connaissances et leurs compétences afin de parvenir à des solutions pouvant répondre aux enjeux de la diffusion et de la survivance des arts entre les échelles du macro au micro, du global au local, in fine de l’idée de l’universel au singulier.
Noyau pluridisciplinaire
La Réenchanterie a vocation à contribuer à repenser les cadres esthétiques qui régissent nos modes de création dans le domaine des arts du spectacle, à les remettre en question, en faisant se croiser les approches disciplinaires ou même, en s’affranchissant des limites qui les cloisonnent. C’est pourquoi nous avons fait le choix d’ouvrir les formations à des artistes issus de tous les domaines des arts vivants confondus, afin de les faire se rencontrer et œuvrer ensemble à des projets communs.
Si les problématiques sectorielles entraînent des questionnements différents (notamment en termes d’échelle d’impact, comme l’exemple de la comparaison de l’impact carbone d’une création d’une petite compagnie de cirque avec celle d’un opéra peut le laisser imaginer), nous sommes convaincus qu’une mise en commun des fondements même des problématiques liées à la transition sociale et écologique dans le secteur des arts vivants peut permettre de bouleverser les cadres établis pour en inventer de nouveaux. Pour citer un exemple parmi des milliers d’autres, la metteur en scène britannique Kate Mitchell et le chorégraphe français Jérôme Bell, mettent en commun leur engagement écologique en proposant avec le théâtre Vidy-Lausanne, le projet Sustainable Theatre? Celui-ci pose le défi de faire tourner des œuvres pour la scène à l’échelle internationale mais sans prendre l’avion : la solution se trouve ici dans la diffusion d’un livret permettant à des équipes locales de recréer le spectacle afin de le faire voyager. Ce processus inspirant est une source permettant d’imaginer ce que peut laisser présager la rencontre des disciplines.
Un programme transversal
Le programme de La Réenchanterie est composé de différents modules traversés par la question de la création artistique, et portant tant sur l’actualité et l’économie du spectacle, que sur les dimensions sociales et écologiques de sa production et de son exploitation. La dimension trans-sectorielle du programme pédagogique permet ainsi aux apprenants d’appréhender le spectacle dans des aspects qui sont souvent délégués aux seuls administrateurs, techniciens, comptables et scénographes. Or, les choix artistiques à la base de toute action de production et d’exploitation, sont déterminants dans les modalités d’organisation des œuvres vivantes : à ce titre, il nous semble donc nécessaire que les artistes soient formés à une approche méthodologique de la création responsable.
En ce sens, le contenu des formations s’appuie sur les connaissances de spécialistes et de professionnels issus de différents secteurs (économie, écologie, climatologie, sociologie, politique, ingénierie, arts, etc.) : l’expertise de chacun d’eux permet de nourrir la recherche et la réflexion des apprenants.
Dimension internationale
Le projet de La Réenchanterie questionne l’urgence climatique et humaine, qui sont des préoccupations mondiales : les limites des activités du programme ne s’arrêtent pas à celles des frontières, car il s’agit d’un projet visant un impact systémique. C’est un programme qui vise à inventer de nouvelles manières de traverser les frontières et de définir les cadres de la création et de l’exploitation des spectacles de l’échelle locale à l’échelle globale, en questionnant les limites du déploiement des activités des groupes de création.
A ce titre, La Réenchanterie sera en mesure d’accueillir des participants internationaux, à partir de la troisième année d’exercice. Dans ce sens, la question de la langue de travail sera centrale. Lorsque nous déploierons le programme à l’échelle internationale, les langues des participants pourront être exploitées comme des outils de travail, même si de manière commune nous privilégierons l’anglais comme langue véhiculaire, en fonction des besoins des intervenants comme des participants. Pour ne pas disqualifier des participants ou des intervenants ne maîtrisant pas l’anglais de manière fluide, nous prévoyons d’une part la mise en place d’un module de mise à niveau optionnel d’une part, et d’autre part l’organisation de certains cours en traduction simultanée.
Ce déploiement international pourra permettre d’enrichir la formation par des partenariats avec des initiatives exemplaires menées dans différents pays, à l’échelle européenne et internationale.
Dans ce contexte, les déplacements et de leur empreinte environnementale est centrale. Nous privilégierons autant que possible les mobilités douces (train,vélo, voilier, marche, véhicules électriques, par exemple). Les déplacements en avion seront limités au strict minimum, sur critère de nécessité (pertinence, distance, absence d’autres alternatives).
Accessibilité / inclusion
La dimension inclusive fait entièrement partie du projet de La Réenchanterie. Nous partons du principe que toute personne se reconnaissant dans le programme pédagogique et souhaitant s’y investir peut y participer. En fonction des besoins et de la situation des personnes concernées, nos équipes rechercheront et proposeront des aménagements adaptés (accessibilité des lieux de cours, traduction simultanée en LSF, adaptation des postes de travail, transcription des documents en braille, accompagnement adapté, etc.). Chaque besoin sera étudié avec le référent handicap de l’équipe, afin de répondre au mieux aux besoins de chacune des personnes concernées, selon sa situation spécifique.
l'offre de formation
Notre offre s'articulera autour d'un programme de formation modulable, accessible soit de manière personnalisée par module, soit dans sa globalité, dans le cadre d'un cycle long. Nous proposerons également et par ailleurs, un module de sensibilisation.
module de sensibilisation
Il est proposé à des organismes de formation (écoles publiques et privées, conservatoires, lycées à option théâtre), des compagnies d'arts vivants, mais également des organismes prescripteurs (DRAC, services culturels dans les mairies et au département, etc.) pour leurs élèves et leurs équipes.
formation modulable
L'accès personnalisé à notre carte de formation a pour objectif de permettre aux participants de développer des compétences spécifiques dans un ou plusieurs des champs proposés, selon les besoins identifiés par leur organisme de rattachement. Il est ainsi possible de sélectionner un ou plusieurs modules, comme un ou plusieurs cours à l’intérieur d’un module, selon un parcours totalement individualisé en fonction des besoins.
cycle long
Il correspond à un cursus diplômant en deux ans. Il s’adresse à de jeunes artistes des arts vivants ayant déjà suivi un cursus dans leur domaine de spécialité (et pouvant justifier d’une formation initiale de 2 ans minimum), sensibles aux questions sociales et environnementales et soucieux de développer des compétences leur permettant de prendre en charge des fonctions encadrantes (mise en scène, chorégraphie, etc.) dans le domaine des arts vivants.